Barbie, marque du groupe Mattel et des neuroscientifiques de l’université de Cardiff ont collaboré pour réaliser une étude : "Benefits of play". Elle concerne l'impact positif du jeu à la poupée sur l'empathie et la capacité de traitement social des enfants.
La neuro-imagerie a été utilisée pour la première fois afin de réaliser ces constats. En effet, les résultats montrent que les régions du cerveau qui sont associées au traitement des informations sociales et à l’empathie s’activent durant cette activité. "Nous utilisons cette zone du cerveau lorsque nous pensons à d’autres personnes, en particulier lorsque nous pensons aux sentiments d’une autre personne. Les poupées les encouragent à créer leurs propres mondes imaginaires, par opposition à la résolution de problèmes ou aux jeux de construction. Elles encouragent les enfants à construire une réflexion face à autrui et à la façon dont ils pourraient interagir les uns avec les autres. Le fait que nous ayons vu le STS être actif dans notre étude montre que jouer à la poupée les aide à développer certaines des aptitudes sociales dont ils auront besoin en grandissant. » a déclaré le docteur Sarah Gerson, maître de conférences et chercheuse à l’université de Cardif. Ainsi, il semblerait aussi que jouer à la poupée permette aux enfants de développer ces aptitudes lorsqu’ils jouent seuls, des capacités non développées par les jeux sur écrans, par exemple.
Afin de comprendre la pertinence de ces découvertes en neurosciences, Barbie a commandé de manière indépendante une enquête mondiale. Plus de 15 000 parents d’enfants dans 22 pays ont donc été interrogés. En France les résultats ont montré que 84,4 % des parents classent l’empathie comme une compétence sociale clé qu’ils aimeraient que leur enfant développe. Par ailleurs, seulement 24 % sont conscients que le jeu à la poupée peut aider leur enfant à améliorer ces compétences. Le confinement en mars 2020 a accentué ce souhait de voir des enfants développer davantage d'empathie à l'égard des autres. En effet, plus des deux tiers (70 %) déclarent qu’ils s’inquiètent de la façon dont cet isolement pourrait affecter leur enfant et de la façon dont leur enfant interagit avec le monde qui les entourent.
De même, 74 % des parents sont plus enclins à encourager leur enfant à jouer avec un jouet s’ils savent qu’il aide leur enfant à développer des compétences sociales et émotionnelles.
Longtemps oublié , le jeu semble revenir peu à peu dans les écoles. Elles commencent finalement à s'intéresser pour ce qu'elles ont toujours considéré comme étant une activité récréative. Aujourd'hui, les gens se rendent compte que jouer permet de structurer sa pensée, son esprit… Les parents ont souvent tendance à penser que le sport est épanouissant. Il représente à leurs yeux une activité où se mêlent l’effort, l’entraînement et la persévérance. "Le jeu d’un enfant est trop souvent interrompu pour faire des activités considérées comme plus importantes, se laver, manger, dormir… Jouer doit reprendre une place plus importante dans le monde occidental. C’est un besoin vital pour nos enfants. C’est d’ailleurs pour cela que dès qu’on laisse un enfant sans activité dirigée il se met à jouer. Il le fait, même à table, dans son lit ou dans son bain… Il s'agit d' un réflexe qui reflète l’importance de cette activité chez nos petits", explique Clémence Prompsy, conférencière et psychologue pour enfants.
Clémence Prompsy souligne aussi que les deux demandes les plus fréquentes de la part des parents dans leur cabinet de psychologie, sont : le manque d’autorité ressenti par les parents ou, au contraire, le manque d’estime de soi de leur enfant. "Dans les deux cas le jeu tient une place primordiale dans nos conseils. Mais pas n’importe quel jeu, justement un jeu qui peut se faire seul mais dans lequel le parent peut également intervenir, sans compétition, sans gagnant ni perdant, sans jugement, sans leçon scolaire déguisée. Jouer 5 minutes par jour avec son enfant, dans la collaboration et l’observation permet à un enfant de remplir son réservoir affectif, son besoin de présence parentale et comme le confirme scientifiquement cette étude, cela développe la capacité à gérer ses émotions et son empathie. Deux critères parfois très recherchés dans les cas de rivalité dans les fratries, ou dans les troubles de l’opposition, c’est-à-dire des enfants réfractaires à suivre toute forme d’autorité", ajoute la conférencière et psychologue pour enfants.
Outre leur caractère distrayant, les jouets permettent finalement de développer toute le potentiel intellectuel et émotionnel de l'enfant.